Ports au Proche-Orient ancien

En lien avec un programme de recherche en cours, ce carnet se veut être l’officialisation d’une thèse débutée en septembre 2014 et intitulée : « Le port en Mésopotamie (III ème et II nd millénaires avant J.-C.) : hommes, activités, techniques et structures ». Ce projet se propose d’étudier les ports sur l’Euphrate de la Syrie ancienne et les ports maritimes du Levant (Ugarit et ports phéniciens), en tant que marqueurs significatifs de l’activité humaine et lieux de cultures matérielles, avec une histoire complexe. La recherche sur les ports antiques au Proche-Orient ancien s’est surtout concentrée sur les ports du Levant, et peu sur les ports fluviaux et les voies de communication offertes par les fleuves mésopotamiens. Pourtant, les structures portuaires mésopotamiennes sont attestées par les textes depuis le IIIe millénaire av. J.-C. Il existe donc une longue tradition de construction de ports et de structures adaptées pour le commerce fluvial en Mésopotamie et Syrie anciennes. Le port constitue une interface entre la mer et/ou le fleuve, et l’ « hinterland ». Ses fonctions sont donc multiples. Ce travail comprend en particulier une étude comparatiste entre les ports fluviaux et les ports maritimes, afin de souligner leurs différences et leurs points communs, selon leurs aspects humains, économiques, politiques, techniques et architecturaux. A cette thèse en cours est lié un programme de recherche commencé en 2010 : le projet franco-allemand ELEPPU dirigé par Grégory Chambon (Brest) et Ariel M. Bagg (Heidelberg). Il s’inscrit dans un projet plus large sur l’histoire des ports de l’Antiquité à nos jours. Son principal objectif est l’étude des bateaux et de la construction navale au Proche-Orient ancien aux III ème et II nd millénaires av. J.-C. à partir des sources cunéiformes (traduction de tablettes en langue akkadienne), de l’iconographie et du matériel archéologique. L’autre objectif du projet ELEPPU est la reconstruction à Brest en grandeur nature d’un bateau mésopotamien ayant navigué sur l’Euphrate. Ce projet mobilise plusieurs acteurs locaux et un partenariat a été créé avec l’École navale de Brest notamment pour l’autorisation d’utilisation d’un logiciel d’architecture navale.